Les prix à terme des porcs maigres ont chuté la semaine dernière alors que les traders ont foutu le désordre dans une fourchette de 20 $ par porc. Il est intéressant de voir que les porcs vendus au comptant ont perdu du terrain, mais pas au même rythme que les porcs du marché à terme. Vendredi le prix était de 2,353 $ le kg.
Le temps nous le dira, mais nous nous attendons à ce que les porcs maigres de l’été se rétablissent à plus de 1,20 $ la Livre (2,645 $ le kg) dans un avenir pas trop lointain, car la diminution du nombre de porcs disponibles pour la commercialisation fait grimper le prix des découpes de porc et les prix du porc. Nous pourrions laisser entendre que ce n’est pas la bonne chose à faire, mais une bonne partie du commerce des contrats à terme est fait par des requins qui exécutent des programmes informatiques qui fonctionnent avec des marges progressives; d’une certaine façon, ils ne se soucient pas de savoir si les porcs sont à la hausse ou à la baisse. Il s’agit simplement de faire de l’argent sur les transactions.
Autres observations
La grippe aviaire a conduit à l’abattage de 35 millions de volailles. Cela conduit à une réduction de l’approvisionnement en œufs et en dinde.
Les prix de tous les produits avicoles sont nettement plus élevés qu’il y a un an, avec peu d’indications sur une augmentation de l’offre. En effet, la grippe aviaire est toujours endémique, de sorte qu’il y a une plus grande chance qu’il y ait moins de produits de volaille à court terme. La hausse des prix de la volaille favorise les prix du porc.
Etant l’autre viande rouge, le prix du porc se compare favorablement au bœuf. Vendredi dernier le bœuf était à 2.60 $ la Livre, le porc à 1.04 $ la Livre. C’est triste à dire, les consommateurs préfèrent payer beaucoup plus cher pour le bœuf que pour le porc. Ils aiment le goût. Deux choses : (1) nos prix sont actuellement très concurrentiels, et (2) la solution à long terme consiste à produire du porc au meilleur goût pour faire augmenter les prix et concurrencer le bœuf.
Les prix des porcs en Europe a fait un bond au cours des deux derniers mois, exemple en Espagne, le prix est passé de 1,02 € à 1,54 € le kg. Malheureusement, avec les prix actuels des aliments, la plupart des producteurs européens sont toujours en deçà du seuil de rentabilité. Nous nous attendons à ce que la liquidation des truies se poursuive et qu’il y ait une baisse du nombre de porcs charcutiers sur le marché d’une année à l’autre.
En Chine, les prix ont légèrement monté. Sur les trois dernières semaines, le prix du porc en Chine est passé de 1,926 $ à 2,293 $ le kg (1,819 € à 2,165 €) alors que le prix du porcelet de 15 kg est passé de 65 à 74 $ (61 à 70 €). Avec un prix du maïs proche de 511 € la Tonne l’industrie chinoise perd encore beaucoup d’argent d’après nos calculs. Nous partons du principe que la Chine a commencé à liquider les truies en juillet dernier; si c’est exact, l’approvisionnement en porcs devrait commencer à diminuer. Les mesures de confinement actuelles liées à la COVID-19 perturberont la consommation et le mouvement des porcs. Le prix sera la vérité; si nous continuons à voir des augmentations de prix, cela indiquera la tendance.
Nous partons du principe qu’en 2022, l’Amérique du Nord, l’Europe et la Chine, qui représentent plus de 75 % de la production mondiale de porc, seront toutes à des niveaux inférieurs de production. Ce sera la première fois dans l’histoire que ces trois grandes régions produisent moins simultanément. Nous nous attendons à ce que cela fasse grimper les prix des porcs à l’échelle mondiale.
Le lisier de porc est devenu de l’or liquide dans le Corn Belt. On nous dit que la valeur des engrais est actuellement de 10 à 12 $ par tête. C’est devenu une équation importante dans les discussions des fermes sous contrat sur la valeur des porcs d’engraissement et l’utilisation optimale du lisier.
Nous voyons peu de signes d’expansion du cheptel de truies. Les prix élevés des aliments, les défis de main-d’œuvre, les coûts de construction limitent la construction de nouveaux élevages de truies. Il semble y avoir des élevages de truies existants à vendre qui ont peu de preneurs. Le prix des porcs est bon, mais les coûts des aliments sont élevés. Nous n’avons pas une industrie porcine haussière.
La semaine prochaine, nous serons au Congrès national du porc au Mexique. Nous vous ferons rapport de nos observations sur l’industrie mexicaine la semaine prochaine. Muchas Gracias.